Hommage à Sol :
La fuite
Il s’en est passé des choses depuis ton an vol.
Mais tu n’as rien manqué comme je te connais.
Sinon peut-être nos cris d’alarme entre deux éclats de rire.
Car ici et si bas, c’est encore la pagaie.
Faut les voir vomir leurs bulletins de poubelle.
De quoi faire rager, mais on rame toujours, on la ramène,
Sinon le flot va nous empoter – de sang froid.
On n’est pas des cruches. On a toujours dit de ne pas charrier.
Et pourtant, un tel ment, un tel autre meurt.
Ce ne sont jamais les cons qui partent en premier.
Tu sais, depuis ton départ, c’est l’hiver, si froid.
D’ailleurs, j’y pense! Les plats vont refroidir.
Trop peu de neige, mais six degrés, c’est déjà zéro.
Ça gèle. Ça dure, c’est dur.
Sûrement quelque chose qui cloche.
Tiens parlant cloche.
Le premier sinistre continue de passer la charrue, et nous à pelleter dans la rue.
L’autre étale ses plans démoniques, déballe ses Conseils et remballe le Trésor.
Question de nous remplir pour mieux vider les coffres pourtant bien garnis.
À ce train las, la haute satiété aura fait main basse, sans détour,
Sur la classe moyenne descendante et ce, bien avant ton retour.
Le virage à droite, c’est pas juste aux feux rouges. Chaque priorité à son prix, élevé.
Mais en bons jobards que nous somnolons,
Il devrait se faire reluire sans même friser autre chose que sa perruche.
Immangeable et pourtant, on repassera la même commande.
On navet pourtant été prévenus. Gare au con-mandanté!
C’est si al dente que ça colle aux fesses – et la frousse avec.
Bref, ça ne veut plus décoller du plat fond.
Bon appétit!
Foutre-frontière, ça empire choque-jour.
Les États-Honnis pestent toujours hautains, déments! Ciel!
Le Provident du moins, et tout son cirque derrière lui.
Gorge Débile-You Bouche, ou quelque chaise comme sale.
L’extrême-étroite prend de l’aigreur, elle repart en croisière
Pour propulser sa bonne parabole via missives de croiseurs.
Et ça se prétend con-prositeur. Va pour le con, mais prose?
Les ténors réécrivent la Siphonnie du Nouveau Monde des Barjots.
Ils jouissent du xénophobe, mais interdictionnent le sexophone,
Condamné partouze, sauf qui peut dans les prisons de Bacuba ou d’Abus d’Caïd.
Perdant tout son temps, ils tuent les pôvres Jean, leurs coupent la fête.
Une démentalité à donner froid dans le dos.
Sans doute à cause du canon pointé sur la nuque.
Tiens par exemple.
C’est pas joyeux d’être gai par l’étau qui couvre sur l’enclume.
Rien à faire des sourires. Il faut souffrir pour être beaux.
« Pas le teint de s’amuser, il fou travailler » de railler les radicaux démagogues.
« Muselons les pédoncules » de se rallier tous en peur les haricots démaGeorges,
La tête enflée, gonflés à froc, le torse bandé à défaut d’autre chose,
Gavards de Genèse et d’OMG depuis laide lurette.
Rien d’aphrodisiaque là-dedans. Que du freudien.
De la pure fraude morale en purée.
C’est pourtant pas compliqué. Pas besoin de sombrer dans le complexe.
Il suffit juste d’apprendre à se connaître, comme dans la Bible.
S’aimer. Faire l’amour, tous les jouirs, au lieu de le fuir.
C’est ça, bien propre et tout, que la recette sécrète. Rien de sorcier.
À croire qu’ils craignent de se retrouver coincés en souricière.
Marrant. Ça ferait sourciller plus d’un marron.
Sinon, ils se plaignent des terrorisses et des pirates de l’ère,
À l’heure qu’ils fondent et défont pires en chœur,
Même s’ils n’en n’ont pas l’air, mimes de rien.
Car c’est pas des avions qu’ils détournent, mais toute notre attention.
D’ailleurs pas besoin de détrôner des avortons
Quand on a sa propre flotte et qu’on l’affrète soi-même.
Pour faire tourner l’économie et ainsi mieux nous rouler,
Ils relancent en bon roublard une nouvieille guerre d’étroits.
Ils veulent l’immondialisation.
Ça c’est l’immonde, sans frontières.
Et pourtant, loin de bâtir des ponts, ils nous font pâtir sous les murs.
C’est le vice et Varsovie.
Mais ça ne suffit pas pour cette bande de suffisants.
Comme ça marche pas au pas comme ils le voudraient,
Alors ils volent de l’avant avant que ça ne recule.
Le démon Dialisation prend un autre visage.
J’ai pas trop compris parce que je suis pas débilingue.
Quoi qu’il en sue, Débile-You a gloussé sa phrase lapidaire de dilaté
Qui visait notablement les autres fous-furax
Qui lapident les femmes pour cause d’adultère.
« L’axe du mal » qu’il disait.
Sans doute une sorte de laxatif pour les maux d’estomaqués.
Du coup, je me suis senti rassuré, parce que j’ai moi-même des crampes au ventricule.
De l’hypertension soutient mon docte heur.
C’est pas de chance, parce que ça donne des crisses cardiaques.
Mais je suis pas tout à fait con vaincu pour autant,
Passe que s’ils ont raison, ça fait un bail que le monde en grand complet aurait craqué.
C’est vrai! C’est dur pour le foie, le cœur et le corps entier les orgies nucléaires.
« L’Arc du Mal » qu’il martelait, masse à l’appuie.
Ne manquait plus que la serpe d’hier.
Bref, ça consternait trois autres états unis dans la perfidie :
L’Hirakiri, l’Ire-Han! et l’Ékœurée du Nord.
Tous Troie avaient au moins un poing en commun :
L’auto-combustion lente. Ils suffoquaient déjà à petit feu de foyer,
Comme dans l’Europe nasillarde d’antan.
C’est vrai que les gentils de ces petits pays en ont Myanmarre,
Comme les cons et colons qui s’adorent de Colombie,
Mais c’est pas une raison pour faire comme naguerre,
Au temps des Vietnamoureux, coincés entre Rustres et Nains de Chine.
On n’a pas idée de sonner le glas quand le triangle dort!
On naît pas de Thaï pour ce genre de corrida.
Et dire que ça pourrait être pourtant si beau Lao!
Mais pas de quoi s’enquiquiner pour autant,
Car pour un Pablo Escrobar assassomé,
C’est mille autres qui reprennent en fleur leur vil et vain trafic de dogmes.
J’ai écrit une lettre pas trop mal pour leur fer porc qu’on n’était pas cons,
Mais seulement contre.
Ils m’ont maudit d’aller voir là-bas si j’y suis.
Eh! bien c’est la sale fois que je les ai écoeuré.
J’y suis allé!
Et j’en reviens pas encore.
Car c’est pas joli là-bas mon ami!
Ils ont lancé l’armada à l’assaut.
Un, deux, trois, mille cheval, de Détroit je crois.
Ça fait des chevaux de trop sur la soupe.
Ils ont démarré au petit trot, mine de rien,
Pour rapidement prendre leur vitesse de croiseurs
Et atterrir bruyamment au grand galop.
À les voir arriver avec leurs gros salauds,
Ça explique pourquoi les autres se font exploser la ciboulette.
Comme quoi c’est plus facile de biaiser l’opposition chez soi
Que de s’attaquer au plat de résistance du voisin.
Sonne tout, ils sont las pour trépasser un sale Qatar d’heurt.
Dommage pour les enfants désillusionnés de l’Amer hic! Profonde.
Désolé, mais, comme distraient les Gaulois, ça me soûle.
À bien y regarder, ils me font piété ces sympathétiques.
Comme la poule avant œufs, ou mieux,
Conne l’URSS n’a pas vraiment Russie,
Ils finiront bien un jour par péter et se planter à leur tour.
Car on se fait toujours pendre à son propre enjeu, oh! si sale soit-il.
C’est pas l’enfer ici, ni le paradis. C’est l’asile d’arriérés.
On se croirait détournés en arrière, au moyen-âge, pire, au dernier.
Tous fous, faux, fuyants dans le temps,
En quête d’une immoralité millénaire.
Ils font les pompeux, mais ça va fondre comme Pompéi au soleil.
Et oubliez les pompiers. Nie aura plus que les pompes funestes, radieuses.
Mais le franc sait, lui! Et il ne se tait pas, lui. La vérité ne lui fait pas peur.
Il dit ce qu’il pense : Attention.
Mais on l’a fait traire pour mieux mentir.
Mensonges. Quelle bonne bague! « C’est de bonne guerre. »
Impossible de le faire parler, même clairement.
Il fait le militaire. Et s’il ouvre la bouche, il ment. C’est clair.
Ça se croit adjudant-maître,
Ça se sert le premier, ça asservit l’univert entier
Tout ça, tout sale, à la baguette, sertie, tout assortie.
Mais faut surtout pas se leurrer.
Il faux encore distinguer les vrais des faucons.
Car il n’est qu’un petit pion, polisson,
Pour ces ogres incomplets-vestons,
Mi-litaires, mi-lliardaires,
Qui ne font pas dans la demi-mesure.
Ils s’agrippent les sacripants!
Ils s’accrochent à la sacoche,
Saccagent tout sur leur pesage.
De vrais bouchers de lions! Pas de quartiers.
Ils sont ravis, tout en liasse, avec des portes-folio
Presque aussi ronds et repus qu’eux-mêmes.
Avec leur cravache autour du cou qui pointe direction le tronc,
Comme pour insignifier qu’ils en ont.
À trop laisser-aller, ils nous perdrons tous,
Et bien avant qu’on ne les prenne,
Se pendront avec.
Maigre consolation.
On pue aussi se viander d’avoir nos scandales!
Mais quand j’en parle, on fait la soule oreillette.
« Scandales. Comment? Dites! »
Même les gros bonnets de bain impliqués n’ont rien voulu avouer.
Ils ont cherché à nous faire avaler leurs « Je ne me souviens pas. »
Mais comme disait l’Archevêque : « Attendez que je me souvienne. »
Car j’ai la mémoire longue. Éléphantesque. Et des cornes, avec. D’ivoire.
Ils cherchent certes à nous beurrer, mais nous ne sommes pas ducs.
Il n’y a pas de bonne guerre.
Il n’y en a qu’une. La sale.
C’est pas des salades. Que des saloperies.
Mais moi je le répète avant que ça pète, repu:
Attend, Sion. Attend. Attention!