Le père de notre Professeure est décédé à l’âge de 85 ans. ("A relief, for him first. Gone for a better place." A better place? Vraiment? Avec la réincarnation, ça veut dire qu’il va revenir ici, à Bangkok? Pauvre lui. Pas forcément. "He might go back to his home-town as a, I dont know, a bee." Heureusement pour lui!) Jeudi, la nuit même de son départ, je me suis réveillé, immobilisé par une crampe côté coeur. La chaleur et le tabac, sans doute. Ou peut-être une étrange communion des hommes…
À son retour – celui de sa fille, pas du père, le processus de réincarnation n’étant guère si rapide et visible – de la cérémonie préliminaire (il ne sera incinéré que dans cent jours, selon les vux et disponibilités de la famille), direction le wat, le temple, pour la prière et les offrandes. Dans le marché adjacent, les Thaïs matinaux se pressent déjà dans les rues. Des masses de fruits, de fleurs (dont les noms, aussi légion que splendides, évoquent autant de dieux mythiques), légumes et poissons qui transpirent tous de fraîcheur. Des fruits de mer, de toutes sortes : vivants dans de grands bacs oxygénés, complètement immobiles sur les tables – belles pièces! –, en purée dans les bocaux – j’hésite…–, séchés en sacs – mieux que des chips! Sans parler des collations : boules de pain (beignet?) sucré, riz à la vapeur enveloppé dans une feuille de bananier, etc. Sans non plus oublier les étales de poulets en pièces détachées. (D’ailleurs, s’il y a autant de porcs que de citoyens au Québec, il doit bien y avoir ici trois fois plus de poulets que d’habitants.) De tout, pour rassasier tous les goûts.
Et au travers de tout ce cirque savoureux, des bonzes, moines bouddhistes jeunes et moins jeunes, pieds nus, crâne rasé, drapés de soleil. Les passants achètent des colis soigneusement préparés à leur intention, pour ensuite les offrir ensuite aux pieux religieux. Ils retirent leurs chaussures, waï – salut humble et respectueux, mains jointes, tête baissée –, déposent l’offrande dans un bol en fer blanc, avant de se courber, voire s’accroupir pour recevoir la bénédiction du moine. Cet émouvant, impressionnant rituel quotidien rappelle qu’on n’a pas à attendre vendredi, samedi ou dimanche – selon…C’est tous les jours ainsi. Et celui qui rend grâce et dit merci, ce n’est guère le moine qui reçoit l’offrande – laquelle sera d’ailleurs partagée (il reçoit plus qu’il ne pourra jamais manger au cours des deux seuls repas prévus dans sa journée, tous avant midi) avec les siens, les enfants et les pauvres une fois de retour au temple – mais bien celui qui reçoit sa bénédiction…
À son retour – celui de sa fille, pas du père, le processus de réincarnation n’étant guère si rapide et visible – de la cérémonie préliminaire (il ne sera incinéré que dans cent jours, selon les vux et disponibilités de la famille), direction le wat, le temple, pour la prière et les offrandes. Dans le marché adjacent, les Thaïs matinaux se pressent déjà dans les rues. Des masses de fruits, de fleurs (dont les noms, aussi légion que splendides, évoquent autant de dieux mythiques), légumes et poissons qui transpirent tous de fraîcheur. Des fruits de mer, de toutes sortes : vivants dans de grands bacs oxygénés, complètement immobiles sur les tables – belles pièces! –, en purée dans les bocaux – j’hésite…–, séchés en sacs – mieux que des chips! Sans parler des collations : boules de pain (beignet?) sucré, riz à la vapeur enveloppé dans une feuille de bananier, etc. Sans non plus oublier les étales de poulets en pièces détachées. (D’ailleurs, s’il y a autant de porcs que de citoyens au Québec, il doit bien y avoir ici trois fois plus de poulets que d’habitants.) De tout, pour rassasier tous les goûts.
Et au travers de tout ce cirque savoureux, des bonzes, moines bouddhistes jeunes et moins jeunes, pieds nus, crâne rasé, drapés de soleil. Les passants achètent des colis soigneusement préparés à leur intention, pour ensuite les offrir ensuite aux pieux religieux. Ils retirent leurs chaussures, waï – salut humble et respectueux, mains jointes, tête baissée –, déposent l’offrande dans un bol en fer blanc, avant de se courber, voire s’accroupir pour recevoir la bénédiction du moine. Cet émouvant, impressionnant rituel quotidien rappelle qu’on n’a pas à attendre vendredi, samedi ou dimanche – selon…C’est tous les jours ainsi. Et celui qui rend grâce et dit merci, ce n’est guère le moine qui reçoit l’offrande – laquelle sera d’ailleurs partagée (il reçoit plus qu’il ne pourra jamais manger au cours des deux seuls repas prévus dans sa journée, tous avant midi) avec les siens, les enfants et les pauvres une fois de retour au temple – mais bien celui qui reçoit sa bénédiction…